Dès le début de ma grossesse, avant même d'être enceinte je dirais, je savais que je n'allaiterai pas. J'ai pris cette décision, mais j'avoue avoir eu peur d'être jugée ou critiquée. Au final, je me suis rendue compte que de plus en plus de mamans ne voulaient pas allaiter leur enfant.
Bon, je fais un abus de langage. "Allaiter" veut littéralement dit "donner du lait". Qu'il provienne du sein ou du biberon, tout le monde allaite son enfant.
Ca me rappelle une amie, qui m'a demandé "tu la nourris ?". Non, j'ai décidé de la laisser crever de faim. Bien sur que je la nourris, mais je ne lui donne pas du lait maternel.
J'ai décidé de donner du lait artificiel et j'assume ce choix, même si, je dois avouer que parfois, je culpabilise. C'est une décision très égocentrique, je connais les bienfaits du lait maternel. Je culpabilise aussi face aux coliques de ma fille et à son muguet. Mais après discussion avec d'autres mamans, je me suis rendue compte que ce n'était pas du tout une question de lait maternel ou quoi, car ceux nourris au sein ont aussi ces petits tracas.
Donc, je disais, je n'ai pas souhaité allaiter. Tout d'abord, parce que je ne le sentais pas, et je pense que c'est la raison la plus importante. Je ne me sentais pas de donner le sein, même si cela est naturel, ça me dérange. Ma poitrine m'appartient, je n'avais pas envie d'avoir une sangsue accrochée.
Ensuite, parce que je voulais que la papa puisse m'aider, en donnant des biberons. Alors là oui, vous pourrez me répondre que je pourrais tirer mon lait. Mais je ne regrette absolument pas de ne pas l'avoir fait. J'étais très fatiguée par mon accouchement (48 heures de contractions espacées de 10 - 15 min (donc pas de repos) puis 16 heures en salle de travail), je ne me sentais pas de tirer mon lait, ce qui m'aurait encore plus fatiguée.
La plupart des femmes qui nourrissent leur enfant au sein ont une poitrine qui en portent les stigmates : seins qui deviennent ramollis ou petits. Pour ma part, j'ai pris un bonnet pendant ma grossesse (et encore un pendant la montée de lait !) que j'ai eu la chance de pouvoir garder ! Oui, je vous avais dis que je suis un peu égoïste.
Enfin, avec le biberon, je me rends mieux compte de ce qu'a pris mon bébé. Certes, il existe des "trucs" pour les femmes qui donnent le sein, comme regarder si la couche est bien mouillée ou la prise de poids. Mais avec le biberon, c'est plus simple.
Concernant l'hygiène aussi, c'est plus simple ! On nettoie, on stérilise si besoin et hop ! Alors que les seins, il faut faire attention à ne pas mettre de produits sur les mamelons (oui alors bien les laver avant). En cas de muguet (aka "mycose buccale"), c'est aussi la galère. Les tétines, on les stérilise et on les passe au bicarbonate de soude toute la nuit. Les mamelons eh bien... on se les badigeonne de bicarbonate de soude et on espère ne pas re-contaminer son enfant...
Enfin, après 9 mois de privations, à faire attention à tout ce que je mangeais (pour éviter la toxoplasmose et la listériose entre autre), j'avais envie de revenir à une alimentation "normale". J'avais envie de manger de la charcuterie, du fromage, des desserts à base d'oeufs crus, de l'alcool (même si je ne suis pas une grosse buveuse)...
En conclusion, mieux vaut un biberon donné avec amour que le sein donné sous la contrainte. Parce que oui, l'allaitement naturel est très largement recommandé. Et parfois presque imposé par certains professionnels de la santé : on se sent mal si on dit qu'on ne donnera pas le sein. De là, on argue le fait que l'enfant aura les anticorps de sa mère. Quels anticorps ? J'ai un système immunitaire en carton. Et puis en été, il y a moins de virus. On vous dira aussi que ça renforce le lien avec la mère. Moi je vous dis que ça renforce le lien avec les deux parents puisqu'ils participeront tous les deux au biberon et ça aidera le père à connaître ce petit être. On vous dira aussi que vous perdrez plus facilement votre poids pris pendant la grossesse et que votre utérus reprendra plus rapidement sa forme initiale. 2 semaines après l'accouchement, j'avais retrouvé mon poids de début de grossesse (et même, moins 1 kg ! ) et mon utérus était retourné sagement à sa place. Cela dépend des femmes, même si l'allaitement naturel peut accélérer la chose, ne vous laissez pas tenter par cet argument si vous êtes hésitantes. L'allaitement, il faut le sentir.
Je sais que je suis heureuse maintenant, je peux porter ma fille ou m'allonger sur le ventre sans craindre une douleur au niveau des seins. Parce que oui, la montée de lait, c'est douloureux. J'ai pris un bonnet en quelques heures, mes seins étaient très durs et chauds, c'était horrible. Je ne voulais pas vivre cela tous les jours, avant chaque tétée. Là, je ne me prends pas la tête.
Et vous, avez-vous donné le sein à votre enfant ? Vous posez-vous des questions sur le choix de l'allaitement ? Dites-moi tout dans un commentaire !